samedi, août 31, 2002

Arica, Chili

Une semaine au nord du Chili, un avant-goût de la suite... dans le Sud de l'Amérique du Sud !

Je ne sais pas si c'est comme cela dans le reste du Chili, mais je dois dire que comme choc culturel, on devra y repasser. Le feeling que j'ai depuis une semaine est semblable à celui ressenti au Costa Rica, en Amérique Centrale. J'avais l'impression de me retrouver dans mon monde : des bus 1ère classe à faire rougir nos Intercar et autres, des gens avec des cellulaires partout, des guichets automatiques à tous les coins de rue, des "Visa/Mastercard" affichés dans tous les commerces, des centres d'achat hors des villes, etc.

Sauf pour deux aspects.

D'abord la langue. Je ne suis pas bilingue espagnol, loin de là, mais ici, au Chili, je le suis encore moins. Je ne comprends absolument pas ce que les chiliens disent...ils parlent vite et on dirait qu'ils mangent leurs mots. En tout cas, je puis dire qu'en Bolivie et au Pérou, j'avais l'impression d'être bilingue.

L'autre dépaysement, ce sont les paysages désertiques de ces deux régions nordiques du Chili...mais ce genre de dépaysement, en voyage, est normal : il est rare qu'on y retrouve les paysages de chez soi.

Je suis donc parti de la frontière bolivienne pour effectuer un premier arrêt á San Pedro, dans le désert d'Atacama.

De ce coin du Chili, plusieurs tours étaient possibles : entre autres, le Salar d'Atacama (le deuxième plus grand au monde après celui de Uyuni) et les geysers . Mais comme j'arrivais déjà de ce genre d'expérience, j'ai plutôt choisi le tour d'une demie-journée de la "Valle de la Luna" pour y voir le coucher du soleil faire son oeuvre. Le tour comprenait la visite de quatre lieux différents de cette partie du désert. Et cet après-midi-là, ce désert nous offrait en prime un exemple de tempête de sable poussé par des vents assez puissants, avcec comme conséquence, un horizon "brumeux".

D'abord la Vallée de la Mort où aucun vivant, plante et animaux, ne s'est établi : il n'y a que nous, touristes, pour aller admirer ces montagnes érodées par l'action de l'eau et des vents et ces dunes de sables gris; puis une vue en plongée de la Vallée de la Lune avec, à l'horizon, les montagnes vues du côté bolivien de la frontière, mais qu'on avait peine à voir à cause des nuages de sable; vient ensuite une sculpture de roc (les Tres Marias) près de ce qui fut une mine de sel; enfin la descente vers la Vallée de la Lune et une montée à pied au sommet de la grande dune de sable gris afin d'y observer l'action du coucher du soleil sur la couleur du paysage lunaire qui s'offre en plongée devant nous. Bien beau, mais beaucoup moins impressionnant que ce que j'ai vu en Bolivie !

Le reste de la semaine, je l'ai passée sur le bord du Pacifique, dans trois villes importantes du nord du Chili : Antofagasta, Iquique et Arica.

D'Antofagasta, il n'y a pas grand chose à dire, sinon que c'est la deuxième grande ville du Chili et que c'est un port de mer. Pas très emballante comme ville. Et le trajet Antofagasta/Iquique, par la côte, est aussi assez peu inspirant, je dirais même déprimant : d'un côté, la mer, de l'autre, des montagnes grise de sable, de roches et de roc et sans aucune végétation, avec de temps à autre des villages miniers, non seulement isolés, mais on pourrait dire "fantômes".

Iquique, par contre offre une agréable surprise par son architecture "à la georgienne" selon Lonely Planet : beaucoup de maisons de bois avec terrasse sur le toit recouverte d'une second toit soutenu par de f`rêles colonnes de bois. Et une tour "Londres-Westminster" au centre du parc central entouré de beaux édifices rénovés, dont un théâtre avec colonnes à la grecque, reflet de l'importance ancienne de cette ville, et une rue piétonnière avec bâtiments anciens de chaque côté. Et le soir, il y avait, devant le théâtre, un spectacle de danses folkloriques donné par des jeunes venant des douze régions du Chili et accompagné par deux orchestres, l'un composé de jeunes, l'autre de musiciens et musiciennes plus âgés.

Et samedi, j'arrive à Arica, la capitale de la région 1 du Chili, une ville portuaire et balnéaire, elle aussi, avec un centre-ville avec rue piétonnière et restos avec terrasses, au pied d'un immense rocher, El Morro, regardant la mer. Et en prime, une autre fête de la culture de jeunes avec danses, groupes musicaux, peintures, etc. Mais un dimanche des plus tranquilles.

En gros, voici ce que cette semaine chilienne m'a appris : le Chili n'était qu'un passage obligé pour retrouver le Pérou avec lequel j'ai bien hâte de renouer. De plus, le coût de la vie, ici, est beaucoup plus prêt du nôtre et très éloigné de celui du Pérou et encore plus de la Bolivie...c'est donc à prévoir dans un budget futur.

Mais surtout, en visitant le Chili, il ne faut pas trop compter sur le dépaysement, du moins si je me fie à mon expérience dans le Nord du pays.

jeudi, août 29, 2002

Antofagasta, Chili


49 jours en Bolivie...voici mon palmares !

On me demande souvent ce que j'ai aimé dans tel ou tel pays, et je suis constamment obligé de répondre : ca dépend !

Alors, apres avoir sillonné la Bolivie d'est en ouest et du nord au sud, durant pres ou plus de 10 000 kms, j'ai pensé qu'il serait intéressant de vous donner mes coups de coeur, ou, si vous voulez, ce qu'il ne faut pas manquer si jamais on décide de visiter ce pays.

D'abord deux surprises, l'une positive, l'autre négative. Commencons par la positive. La ville de Copacabana sur le bord du lac Titicaca : se retrouver au début d'un voyage en Bolivie dans une ville de style balnéaire en plein Altiplano et avec une population touristique de jeunes plutot " artistes-freaks", eh bien! ca surprend et fort agréablement. Par contre, La Paz ne m'a pas laissé d'aussi heureux souvenirs : une ville, comme je l'ai déja écrit, ou le vieux est caché par les édifices modernes et ou l'on cherche en vain les boliviens indigenes, sauf celles qui mendient avec leurs enfants dans leur bras. Tres décevant. Heureusement qu'il y a le site lui-meme de la ville.

Si on regarde du coté des villages boliviens, trois méritent le détour et sont, de plus, dans une meme partie du territoire, au nord de La Paz. D'abord, deux villages en montagne et offrant des vues merveilleuses, Sorata et Coroico. Puis le village, un peu plus gros, de Rurrenabaque, pour sa différence : se retrouver dans une ville tropicale-des-Caraibes apres plusieurs semaines en haute altitude plutot frisquettes, c'était bienvenu !

Pour ce qui est des villes elles-memes, deux sortent radicalement du rang : Sucre et Potosi, deux superbes villes coloniales, et, de plus, tres vivantes culturellement. Je donne ma préférence a Sucre pour sa température plus clémente, et aussi, pour son allure de vraie capitale de la Bolivie. Avantage : ces deux villes sont tres pres l'une de l'autre, trois heures de route a peine, elles se visitent donc facilement.

Et les plus belles routes maintenant, meme si la plupart sont non pavées. D'abord le trajet La Paz-Coroico, pour le "thrill" qu'il nous procure, ne sachant pas trop si nous arriverons au bout de la route sans encombre (deux jours apres que j'y suis passé, un bus a pris le champ, ou si vous préférez, le précipice : une trentaine de morts !). C'est pourquoi certains ne prennent pas de chance, ils descendent les 80 kms a bicyclette, se disant : " Ne comptons que sur nos propres moyens ! " Le second trajet a faire absolument de jour, c'est celui qui va de Uyuni a Tupiza, dans le sud de la Bolivie, pour la diversité de ses paysages, passant de l'altiplano au désert, puis la traversés d'une chaine de montagnes et l'arrivée époustouflante dans les montagnes de Tupiza.

D'ailleurs, pour ce qui est des montagnes, c'est a celles qui entourent Tupiza que revient la palme, meme si je n'en ai vu que quelques-unes. Mais comme je l'ai déja aussi écrit, ca me donnera une raison de revenir en Bolivie, la prochaine fois.

Pour ce qui est des gens, je dois reconnaitre que leur rapport avec les étrangers sont plutot distants, sauf peut-etre dans les régions de la Bolivie tropicale ou les rapports sont un peu plus chaleurerux. Je pense entre autres a Rurre et a Santa Cruz. Est-ce une conséquence de la température : c'est vrai qu'il est plus difficile de communiquer, quand, le soir venu, le froid a pris possession des lieux extérieurs d'échanges, dont les parcs. En tout cas, c'est difficilement comparable avec mon expérience cubaine.

Et le "top du top" toutes catégories confondues, vous l'avez deviné : le Salar de Uyuni et les lagunes, pour l'originalité de ses paysages, l'unicité de ce coin du monde et surtout, pour les nombreuses et magnifiques images qui logent désormais dans ma tete.

lundi, août 26, 2002

San Pedro de Atacama, Chili

Le joyau de la Bolivie : le Salar de Uyuni et des lagunes de toutes couleurs...j'y ajoute mon vote !
Nous étions sept (7) dans la jeep Toyota 4X4 pour effectuer, en deux jours et demi, les 350 kilomètres de route de Uyuni à la Laguna Verde par des sentiers non pavés et pas toujours dans les meilleures conditions : le chauffeur-guide, Esteban, un couple français de Biarritz avec leur fille de 9 ans et un couple espagnol de Barcelone, une belle petite gang !

Jour 1 : Une mer blanche...mais non de neige !

C'est vers 11h00 que nous quittons Uyuni pour ce périple de deux jours et demi en ce qui me concerne, et de 4 jours pour les autres qui reviennent à Uyuni.

Ça commence par la traversée du Salar, la plus grande étendue de sel au monde (12 000 kms carré) et à une altitude de 3 653 mètres. C'est une partie d'un lac préhistoriquues, le lac Minchin, qui recouvrait alors la presque totalité du sud-ouest de la Bolivie, et qui s'est asséché, n'y laissant que du sel (près de 30 mètres d'épaisseur). On se retrouve donc devant un immense territoire d'un blanc éblouissant sous les rayons du soleil avec à l'horizon une chaîne de montagnes. Caque année, le Salar redevient lac, le temps de la saison des pluies. Il devient alors plus difficile de le visiter.

En entrant dans le Salar, il y a une mine de sel à ciel ouvert, où des hommes aux verres fumés, pour se protéger des rayons éblouissants du soleil, font, à la pelle, de petits monticules de sel, que des camions viennent chercher pour la vente. Puis, quelques trente minhutes de route plus tard, on atteint une hôtel pas mal spécial construit entièrement (extérieur, intérieur, ameublement) avec des blocs de sel : fantastique ce qu'on peut faire avec du sel ! Plus loin, on trouve la "Isla de Pescado", une île reconnue pour ses cactus géants. Jusqu'à présent, je n'avais vu les cactus que de la fenêtre des bus : ici, j'en ai plein les yeux, et je peux même les toucher. Et au sommet de l'île, une vue à 360 degrés de cette immensité blanche avec les montagnes en fond de décor à l'horizon. Splendide !

Et cette première journée se termine dans un petit village près du Salar, Atulcha, dans une propriété aménagée pour recevoir à coucher et manger une quinzaine de personnes. Électricité jusqu'à 21h00 : donc coucher tôt pour un lever tôt, 6h00. Une autre jeep de la même agence, avec, à bord, six jeunes universitaires de La Paz, nous rejoint quelques minutes plus tard. Les autres agences, quant à elles, amènent leur monde plus loin du Salar à San Juan.

Mais avant de dîner (souper), un habitant du village nous fait visiter deux cavernes dans lesquelles on a trouvé des squelettes/momies et des objets de la vie quotidienne datant de la période des incas et avant.

Et l'on se couche avec, dans la tête, des images et des images où prédomine le blanc éblouissant.


Jour 2 : Des lagunes de toutes couleurs avec flamants roses et des restes de tempête de neige

Il y a quelques jours, ce deuxième jour aurait été très différent. En effet, à cause d'une tempête de neige jamais vue jusqu'alors et qui a tué de nombreux animaux, on avait cru bon de changer l'itinéraire traditionnel devenu trop dangereux, les sentiers étant bloqués par des bancs de neige. Mais dame-chance continue de m'accompagner : il y a une dizaine de jours à peine, les chemins étaient réouverts, et on a alors repris le trajet régulier permettant une autre de ces journées fabuleuses.

Départ à 7h00 après le déjeuner. Et d'un palier d'altitude a un autre, on rencontrera sur notre chemin, a 4 100 metres d'altitude, cinq lagunes aux eaux de diverses couleurs, dont les deux principales et les plus belles, la Laguna Canapa et la Laguna Hedionda, toutes deux d'un bleu-vert avec leur colonie de flamants roses, les trois autres, moins colorées, ayant été délaissées par les flamants. Ceux-ci choisissent bien le lieu de leur habitat : ils ont du goüt. A 4 200 metres, on voit apparaitre de plus en plus de neige dans les montagnes, et meme au sol. Et la végétation devient de plus en plus éparse, et meme tres rare. Surgit alors un ensemble de rocs aux diverses formes, dont le principal, l'Arbol de piedra, ressemble étrangement a un arbre. Puis nous arrivons a la derniere lagune de la journée, la Laguna Colorada, d'un rouge brique prononcé et qui accueille, elle aussi, sa colonie de flamants roses. Et en se promenant sur les rives de la lagune, on y rencontre un regroupement d'une cinquantaine d'oiseaux morts, témoignage encore frais des durs coups assénés par l'historique tempete de neige.

Et ce deuxieme soir, tous les touristes des diverses agences logent au meme endroit, un genre de campement avec dortoirs. Seulement pour ce tour, on peut compter une quinzaine de jeeps, donc plus de 80 personnes. Je n'étais donc pas seul a vouloir découvrir ce coin du monde, et les départs de Uyuni sont de cet ampleur chaque jour.

Et la soirée se termine tot encore aujourd'hui, car demain, le lever est prévu pour 5h00. Mais ce soir, on a pu se ravitailler en biere, vin et rhum pour précéder, accompagner et terminer notre repas, préparé par notre chauffeur-guide : une superbe soupe aux légumes et un spaghetti-a-la-Bolognaise tout aussi succulent.

Inutile de vous dire qu'aussitot le couvre-feu lancé, nous étions tous au lit et tres vite endormis.


Jour 3 : Vers une finale bolivienne des plus éblouissante...la Laguna Verde


A cinq heures, rappel des troupes qui, sans déjeuner, s'enfilent dans les jeeps et se mettent en route pour arriver au site des geysers au lever du soleil. Et nous grimpons encore d'un palier, en altitude, et, ici, les restes de la tempete de neige sont des plus évidents. Et nous arrivons au champs des geysers d'ou sugissent des entrailles de la terre des fumées accompagnées d'un grondement continu, et a d'autres endroits, de bouillonnements d'eau ou de boue, Tout cela sur fond d'un ciel rosé. Moment magique !

Puis on se rend pres d'un autre lac alimenté par des eaux sulfureuses et bouillantes venant de l'intérieur des montagnes. Certains et certaines braves se lancent alors dans ces eaux chaudes, les autres, dont moi, nous contentant de les regarder sans aucunement les envier ! Et c'est sur le bord de ce lac que nous déjeunons : pain, oeufs brouillés, confiture et café. Meme si le soleil ess présent, ca ne prend pas de temps que nous avons les doigts congelés...vite nos gants !

Et on reprend la route vers la finale de ce périple, du moins pour moi : la Laguna Verde au pied de deux volcans. Et quelle finale ! Un faible vent qui ne réussit pas a brouiller les eaux de la lagune, mais qui réussit par contre a faire avancer les nuages...d'ou un reflet parfait des volcans dans les eaux vertes de la lagune avec changements continus des teintes selon la présence ou non de nuages cachant plus ou moins le soleil.

Absolument fabuleux.

Un beau coin pour s'y asseoir et y passer l'éternité (avec un parasol pour se protéger des rayons brulants du soleil !).

Et ce sont les adieux a la frontiere bolivienne ou m'attend le micro-bus pour San Pedro, au Chili. Et mes compagnons de voyage, quant a eux, continuent en remontant vers Uyuni pour poursuivre leur propre voyage : le couple francais vers Copacabana, et le couple espagnol vers l'Argentine.

Nous arrivons a San Pedro, cinq autres jeunes voyageurs et moi, vers 12h30. Le temps de me trouver un hotel et de prendre une bonne douche a l'eau chaude, et me voila qui sillonne les rues non pavées de ce petit village, une oasis au coeur du désert d'Atacama et du Salar du meme nom et un village rempli de touristes qui s'y sont amenés au cours de leur voyage au Chili, ou qui, comme moi, arrivent du Salar de Uyuni ou encore se préparent a s'y rendre, la tete pleine de ce qu'on leur en dit.

Mais rien ne peut traduire fidelement ce que ce trajet a a offrir. Un autre de ces trajets a faire absolument !

P.S. Enfin, en ce 28 aout, a Antofagasta, je peux publier ce blog. A San Pedro, il y avait Internet, mais des problemes de ligne téléphonique empechaient souvent de pouvoir enregistrer mon texte...alors j'enrageais, mais contre les problemes de la technique, il faut garder patience, n'est-ce pas !

jeudi, août 22, 2002

Sucre, Bolivie

Vient un moment...

En voyage, il arrive de ces moments ou l'on se dit : "Bon ! c'est le temps de passer a autre chose."

Apres avoir termine l'inacheve qu'avait ete mon premier sejour a Santa Cruz, c'est ce que je me suis dit. En effet, je n'ai plus cet arriere-gout que m'avait laisse ma visite de Santa Cruz. Je suis maintenant satisfait de la connaissance que j'ai de ce coin de la Bolivie et, de plus, j'y ai connu quelqu'un d'interessant. Mais pour ce qui est de la ville elle-meme, elle ne m'inspire toujours pas plus : a part sa temperature de pays presque tropical, je n'y ai pas trouve de quoi me rouler par terre. Mais j'ai appris que ca peut devenir une porte d'entree pour le Paraguay...un bus se rend directement de Santa Cruz a Asuncion, la capitale du Paraguay...pour la suite de mon voyage en Amerique du Sud, c'est bon a savoir...

De plus, ma visite de Sucre, depuis vendredi dernier, a continue de me reserver de bien belles surprises et bien des plaisirs.

Le plaisir de se retrouver dans un bar-resto-pena et d'y decouvrir des groupes de musique bolivienne, toujours entrainante et dansante, tout en sirotant un bonne biere de ce coin de la Bolivie, la Surena, car chacune des regions de la Bolivie brasse sa propre biere, la Pacena (La Paz), la Taquinia (Cochabamba), la Ducal (Santa Cruz), la Potosina (Potosi), etc.

Le plaisir, samedi apres-midi, au gre d'une marche de suivre les ondes musicales qui parvenaient a mes oreilles pour me retrouver, dans une cour interieure, au milieu d' une fiesta dansante organisee par les etudiants de la faculte du Tourisme de l'universite, la "Fiesta Nativa", ou, si vous voulez, une fete avec musique traditionnelle de diverses regions de la Bolivie et avec quelques musiques plus modernes aussi. Et une invitation a participer a la danse, a laquelle je finis par succomber a la fin de l'apres-midi. Et un pot de Chicha, boisson non alcoolisee a base de mais et tres rafraichissante...je n'ai pas beaucoup marche dans la ville cet apres-midi-la.

Et dimanche, le plaisir d'aller decouvrir un village tres typique et original par sa culture, ses costumes et sa musique, Tarabuco, reconnu pour son marche du dimanche. Un peu-beaucoup touristique. Mais si j'avais ete au Musee des Arts Indigenes a Sucre avant d'aller a Tarabuco, j'aurais mieux compris le sens du travail que les gens du village font, en artisanat entre autres. Ce sont des gens qui ont decide de se prendre en main et de faire connaitre leur culture aux touristes qui visitent Sucre.

Ces derniers plaisirs et ma cinquantaine de jours en Bolivie m'ont permis d'etre rassasie. D'ou mon desir d'aller decouvrir maintenant d'autres lieux.

Donc, depart des demain pour Uyuni afin de rejoindre San Pedro de Atacama, dans le nord du Chili, par le Salar, dans un tour de 3 jours en 4X4. Le joyau de la Bolivie, a ce que dit Lonely Planet et bien des gens qui ont fait ce tour. Et j'ai bien hate.

Mais comme l'electricite n'est pas rendue jusque la, je ferai silence pendant quelques jours.

lundi, août 19, 2002

Santa Cruz, Bolivie

Vous avez bien lu : SANTA CRUZ...pour terminer l'inachevé...

Un voyage, ça se planifie, mais un vrai voyage, ça doit pouvoir être modifié, quand des occasions se présentent. Et c'est ce qui vient de m'arriver.

Une mise en situation d'abord : quand je suis venu à Santa Cruz pour la première fois, il y a de cela déjà près d'un mois, il y avait trois facteurs qui ont fait que j'ai quitté cette ville avec un arrière-goût d'inachevé...
1. D'abord le fait que j'en étais déjà à mon vingtième jour de visite de la Bolivie sur 30 (ce que me permettait ma carte touristique) et que je n'avais pas encore vu un bon nombre de villes importantes, et que je n'avais pas encore décidé que si j'avais à couper, ce serait à la fin du voyage, pas au début.
2. Il y avait, à Cochabamba, un spectacle de Los Kjarkas que je tenais absolument à voir, et que je n'ai jamais vu finalemenmt !!!
3. La veille de mon départ, je rencontre un "crucenos" (citoyen de Santa Cruz) étudiant en science politique et philosophie, Pablo de son petit nom, et qui est prêt à me faire découvrir sa ville, mais, hélas, mon billet d'autobus est déjà acheté...Il me donne son numéro de téléphone, si jamais...

C'est pourquoi, arrivé à Sucre, au moment de m'informer sur les heures d'autobus pour Uyuni, j'en profite pour voir les horaires de bus Sucre-Santa Cruz : des bus de nuits, une quinzaine d'heures de trajet, aller seulement.

Et ça commence à me chicoter l'esprit.

Contact donc avec Pablo au téléphone, pas de problème, il m'attend si je décide d'aller à Santa Cruz...ça sa bouscule dans ma tête...et pourquoi pas ? On prend rendez-vous au Parc central pour lundi à 15h00, et je vais acheter mon billet de bus pour dimanche soir.

Voilà pourquoi je suis ici à Santa Cruz, une parenthèse dans ma visite de Sucre...pour parachever une visite mal faite !

Et c'est là un des avantage d'avoir du temps devant soi et de n'avoir que soi à consulter pour pouvoir se permettre quelques folies...

Ça fait partie des voyages !

vendredi, août 16, 2002

Sucre, Bolivie

Fêter mes deux premiers mois de voyage (déjà !) à Sucre

Le plaisir de se retrouver de nouveau dans une superbe ville coloniale aux toits de tuiles orangées comme je les aime, mais en plus “capitale” que Potosí, et avec un climat des plus intéressants, car la ville ne se trouve qu’à 2800 mètres d’altitude, ce qui permet plus de verdure, des champs plus verts, et des soirées plus clémentes, un peu comme nos soirées fraîches de l’été. Et entourée de 6 collines, Sucre étant elle-même bâtie sur une septième colline, le centre de la ville se trouvant au sommet de la colline, donc pas de pentes, que du plat.

Le plaisir de flâner dans ces rues aux facades ouvertes sur des cours intérieures pour découvrir tout au long du parcours de jolis édifices religieux et civils, à l’architecture espagnole, avec beaucoup de tours, et, à leur sommet, des dômes de diverses formes, pyramidales, ciculaires ou rectangulaires.

Même le cimetière de la ville, véritable petite cité des morts (considéré comme l’un des plus beaux de l’Amérique du Sud)...le plaisir d’y déambuler dans ses allées bordées d’arbres bien verts et d’y découvrir ses mausolées pour familles riches, ses nombreux murs de cases familiales plus grandes que celles qui contiennent nos urnes funéraires, probablement pour familles moyennes, et sa section pour familles moins aisées avec ses petites maisons decores de fleurs et qu’on retrouve le long des chemins où il y a eu morts d’hommes. Et ses nombreux bancs qui jalonnent les diverses allées pour s’y reposer ou simplement pour y réfléchir sur la vie et la mort.

Fatigué de marcher... le plaisir de s’asseoir dans un des nombreux parcs de la ville à regarder les gens qui défilent vers le lieu de leurs affaires ou s’arrêtent pour jaser un brin entre eux, les nombreux jeunes “qui se bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics...”, les étudiants qui revisent leurs notes de cours avant de se rendre à leur école ou université, les autres qui sortent de cours et qui se sont donné rendez-vous et qui se saluent soit en se donnant simplement la main, ou soit encore en faisant un jeu de mains et de poings et de croisage de doigts comme le fait, en guise de salut, une certaine culture ado chez nous , ou aussi, chez certains, en se donnant la bise sur la joue, et ce, même entre jeunes hommes. Mais je ne connais pas le sens exact de ces divers rituels.

Ou encore, le plaisir de prendre un bus au hasard et de se rendre au bout de la ligne pour découvrir d’autres quartiers de la ville, ou encore aller déjeûner ou luncher dans un petit village colonial près de Sucre, comme Yotala, et y rencontrer deux étudiants du Québec que je reconnais à leur accent, tous deux venant de Québec, le jeune homme étudiant à l’Université de Chicoutimi en plein-air, la jeune femme, à l’Université de Rimouski en éducation pré-scolaire et scolaire.

Et le plaisir d’y prendre une bonne bière en mangeant un “Saice”(je ne sais pas si c’est l’orthographe correct), un plat de boeuf en petits-petits morceaux (ce qui fait que c’est la première fois que je mange du boeuf jusqu’au bout, les autres fois, le boeuf étant plutôt difficile à mastiquer !) dans une sauce tomatée, et servi avec riz, patates et salade. Super bon ! Le tout accompagné, en fonds sonore, d’une musique bolivienne des plus entraînantes, de deux petits poussins se courant après dans le resto et cherchant des miettes par terre, de la visite d’un chien avec des rubans aux pattes, au cou et aux oreilles, et les jeux de trois petits enfants assis par terre à l’entrée du resto.

Vous avez sans doute compris que Sucre m’a tombé dans l’oeil et dans le coeur et qu’elle a surpassé Potosi dans mon palmarès des ville boliviennes. Et c’est ici que je ferai un arrêt plus long que prévu, histoire de respirer un peu.

mercredi, août 14, 2002

Sucre, Bolivie

Revoir Potosi...et pourquoi pas ?

Jusqu'a présent, Potosi est devenue ma ville bolivienne préférée.

D'abord pour son site, au pied du Cerro Rico qu'on peut voir d'un peu partout de la ville, et entourée d'autres montagnes de minerais. Un peu désolant par contre quand on se rapproche des montagnes déchiquetées par le travail minier.

Mais quand on revient en ville, on retrouve ce cachet colonial bien présent : des rues étroites, la plupart en pente douce, bordées de maisons avec balcons de bois, ouverts ou fermés, et cour intérieure; un parc central avec fontaines et bancs en abondance pour permettre aux gens de venir, durant la journée, s'y prélasser et s'y faire réchauffer par le soleil et en profiter pour jaser un peu, ou apres le coucher du soleil; une rue piétonniere des plus achalandée en personnes qui se promenent en devisant ensemble; des églises en abondance, une vingtaine, certaines avec des facades extérieures en pierre richement sculptées; des musées des plus intéressants, dont celui de la Monnaie et celui de l'église et du couvent des franciscains, avec sa promenade sur les toits avec vue imprenable a 360 degrés sur la ville aux nombreux toits a tuiles orangées et sur les montagnes qui l'encerclent.

Mais ce qui m'a le plus surpris et intéressé, c'est sa vitalité. Arriver un dimanche soir et me retrouver dans une foule qui déambule dans la rue du marché, sur la rue piétonniere et dans le parc central, découvrir des restos de poulet pleins de potosiniens en famille ou des petits cafés en abondance et remplis de monde, voila qui déconcerte un peu, surtout qu'il ne fait pas chaud-chaud ! Et le lundi soir, se retrouver dans un pub plein de gens de Potosi jusqu'a 11h00 environ, avec musique anglaise, mais que je ne connais pas, voila aussi un autre bon moment. Et mardi soir, me retrouver dans un petit resto-pena (une pena, c'est un bar-restaurant qui offre des spectacles en direct) pour y découvrir, avec une trentaine d'autres touristes de Hollande et d'Allemagne, un autre groupe de musique bolivien, et terminer la soirée dans le pub du soir précédent avec un autre de leurs délicieux cafés spéciaux, voila qui termine bien ces quelques jours a Potosi.

Oui, vraiment, faire un détour pour revoir Potosi, et pourquoi pas !

lundi, août 12, 2002

Potosi, Bolivie

Voyager de jour...ça peut être frustrant aussi !

Eh oui ! un de ces trajets frustrants. D'abord c'est la première fois que je ne réservais pas mon siège dans le bus, et c'est surement la derniere.

Comme je voulais faire un tour d'une journée dans les superbes montagnes sculptées de Tupiza et qu'il fallait que nous soyons six personnes pour que le tour soit organisé, alors je n'ai pas pu savoir avant 21h00 que nous ne serions que deux. Donc pas de tour, et ça ne me tentait pas d'attendre une journée de plus sans être certain s'il y en aurait un ou non. Mais je me suis consolé en me disant que, lors de mon prochain circuit en Amérique du sud, lorsque je passerai par l'Argentine, cela me donnera l'occasion de faire une petite virée à Tupiza qui n'est qu'à trois heures de la frontière.

Alors hier matin, dès huit heures, je me rends au terminal pour acheter mon billet de bus, mais il ne restait que des places du côté de la rangée centrale et du côté du soleil en plus. Alors les conditions étaient réunies pour faire un voyage des plus frustrants, même si c'était le jour : être assis du côté du soleil et aucun contrôle sur les rideaux qui nous protègent de ses rayons, donc qui empêchent toute vue sur l'extérieur; ma voisine de droite et celles du siège avant, des boliviennes allergiques à tout rayon de soleil, donc des rideaux constamment fermés, sauf une étroite lisière de clarté entre les deux rideaux. Je suis donc obligé de regarder de l'autre côté, mais encore là, certains rideaux sont fermés, car les gens dorment, ayant une long voyage à faire jusqu'à La Paz, mais je vois tout de même davantage le paysage de ce côté-la. Encore heureux que le passage central soit libre de passagers se tenant debout, comme c'est arrivé souvent dans d'autres bus.

Ce que je réussis donc à voir, c'est d'abord six heures de montagnes rocailleuses, de couleur-poussière et parsemées de cactus et d'arbres secs à épines, sauf dans certaines vallées où coulent de légers filets d'eau, ce qui permet la présence de quelques arbres plus verts. Puis commence une heure de montée vers Potosi, ville à plus de 4 000 mètres d'altitude : disparaissent alors graduellement cactus et arbres secs, remplacés par des montagnes avec aucune autre végétation qu'un simple duvet brunâtre que broutent plusieurs troupeaux de lamas, certaines avec un peu de neige au sommet.

Puis, peu à peu, de brunâtres qu'elles étaient, les montagnes deviennent orangées, changement provoqué par les rayons du soleil de fin d'après-midi. Et l'arrivée à Potosi, accueilli par un coucher de soleil superbement rougeoyant derrière le Cerro Rico, la montagne contenant des gisements de minerais d'argent et d'étain, et qui a permis, voilà près de 500 ans, de faire la richesse, la grandeur et la renommée de la ville...

Mais aussi une montagne qui a coûté la vie, par accidents et maladies du travail minier, à plus de huit millions de travailleurs indigènes et d'esclaves noirs importés d'Afrique, durant seulement les trois siècles de la période coloniale.

samedi, août 10, 2002

Tupiza, Bolivie

Voyager la nuit...ça peut réserver des surprises !


J'ai chiâlé contre les trajets de nuit, mais, même ces trajets peuvent tout de même nous réserver des surprises.

Cette nuit, par exemple, j'avais le premier siège en avant, juste derrière le conducteur assis plus bas : je voyais donc très bien la route et les ombres des rochers projetées par les phares du bus, et au-delà de l'effet des phares, le noir absolu...un précipice peut-être? et l'imagination de travailler très fort...je préfère essayer de fermer les yeux et dormir...mais impossible, mon cerveau me commande de les ouvrir et de regarder.

Et le froid que je n'avais pas prévu qui s'installe au fur et à mesure qu'on monte en altitude au point où je suis obligé de demander au conducteur, lors d'un arrêt, s'il n'a pas une couverture de trop...pas de problème...et bienvenue à la chaleur !

Et pour terminer, à environ 1h30 de Tupiza, un groupe de femmes et d`hommes sur le bord du chemin qui nous font signe et nous crient de nous arrêter. Le bus arrête : il y a un homme de blessé...branle-bas de combat. L'homme est aidé à monter dans le bus et s'asseoit à la place libre près de moi : il est complètement empoussiéré et il a une main en sang, mais je n'ose pas trop regarder. Quelqu'un lui fait un bandage et le bus repart un peu plus vite que normalement sur le chemin de gravelle cahoteux. Et à chaque saut, l'homme lâche des soupirs, parfois des cris de douleur et ferme les yeux en grimaçant à peine. De temps en temps, il met sa main à la verticale en appuyant son coude soit sur le bras qui sépare nos deux places ou soit encore sur mon épaule.

Inutile de dire que le sommeil nous avait définitivement quittés, les autres voyageurs et moi. Arrivé au terminal, un taxi l'a reconduit a l'hôpital. Qu'est-ce qui est arrivé au juste, je ne sais pas, mais, à un moment, il ouvre les yeux, regarde dans ma direction et s'excuse ! Pourquoi? parce qu'il s'est appuyé sur moi ? parce qu'en s'appuyant sur moi, il a empoussiéré mon imper? je ne sais pas trop.

Arrivé à l'hôtel, inutile aussi de dire que j'ai dû subir l'attaque instantanée du sommeil, peu importe le froid du dehors.

mercredi, août 07, 2002

Tarija, Bolivie

Dormir en Argentine...

Voila, c'est fait, j'ai ma prolongation de 30 jours pour la Bolivie. Je peux donc visiter en toute tranquillité d'esprit sans avoir toujours le facteur-temps disponible en tete. Je n'ai eu qu'a traverser la frontiere Bolivie/Argentine a Villazon (Bolivie) et aller dormir un soir a La Quiaca (Argentine), et revenir le lendemain matin a Villazon pour avoir droit a un autre trente (30) jours. Le passage des frontieres, rien de plus facile, du moins dans cette partie-ci du monde.

Je suis donc revenu a Villazon tot le matin pour réserver mon bus pour Tarija qui devait partir a 11h00 selon Lonely Planet et par une route des plus intéressantes. Mais malheur a moi ! Pas de bus le matin, seulement un de nuit...gr...gr... Et moi qui avait parlé de sacrilege en parlant de voyager de nuit sur des superbes routes de montagnes ! Mais je me console : le coupable, ce n'est pas moi. Et je viens d'apprendre que le trajet Tarija/Tupiza ne se fait que de nuit aussi...re-grrrrrrrrrr...grrrrrrrrrr...!

J'ai donc du passer la journée a Villazon, ville de frontiere, donc pas tres intéressante. Heureusement, du 5 au 7 aout, c'est la fete nationale de l'indépendance de la Bolivie.Il y avait donc ici aussi, car la veille c'était semblable a Tupiza, un défilé de divers groupes d'étudiants et autres groupes sociaux autour de la place centrale. Je me suis donc assis et passé la journée a regarder les gens se promener, se faire photographier par des photographes des plus heureux en famille, en groupe d'amis, avec des camarades de fanfares ou des consoeurs majorettes, a boire des 2 litres de divers colas (Coke ou cola indigene) pour accompagner leurs "saltenas" (genre de chaussons non pas aux pommes mais fourrés d'une préparation contenant du poulet ou du boeuf, des légumes en cubes, une olive, le tout baignant dans une sauce légerement piquante : super bon !) et, pour se rafraicher, finir le repas avec divers cones de creme glacée ou des "pop-sicles". Et autour du parc, divers maneges-miniatures pour amuser les enfants, et pour les plus grands, des tables de billards ou de "jeux de hockey" et des jeux du genre "Bingo".

A la fin de l'apres-midi, je rentre dans un resto-bar pour prendre une biere et écouter a la TV les cérémonies de la fete nationale et le premier discours officiel du nouveau président de la république, "Goni" pour les gens d'ici, qui a déja été président au milieu des années 90. Ici, un président qui ne recoit pas 50 % des voix lors des élections, est choisi par l'assemblée des députés et celle des sénateurs : or le parti de Gonzalo Sanchez de Lozada (Goni), 72 ans, n'a recu qu'a peine 23 % des voix. Il y a donc eu alliance des deux principaux partis avec programme commun pour la gouverne du pays de 2002 a 2007.

Dans le resto, il y avait d'autres gens qui regardaient aussi la TV tout en prenant un verre ensemble et en manifestant leur bonnheur face aux propos du nouveau président, des partisans convaincus, probablement des organisateurs d'élection. Et dans la cour intérieure, d'autres, déja souls, peu intéressés par la politique, mais tres "expressifs", tellement que la patronne, une vieille dame de plus de 60 ans, se voit obliger de leur demander de quitter les lieux : réactions violentes des deux hommes dans la vingtaine, appel de la dame de ses deux filles (je suppose, car elles travaillaient a la cuisine) et, a trois, poussent les hommes vers la sortie. Et moi qui suis a la table pres de la porte : je me fais tres discret. Apres plusieurs altercations, et l'intervention d'un client dans la salle pour aider les trois femmes, on réussit a les mettre dehors et a fermer la porte...mais ils reviennent et cognent dans la porte. Je me transfers dans l'autre partie de la salle. Un client vient me voir comme pour s'excuser de ce qui vient d'arriver : je le rassure en lui disant que cela arrive aussi dans les bars du Canada.

Et deux autres m'invitent a leur table. Et on commence a jaser. L'un des deux est un des responsables d'une coopérative financiere . Alors quand je lui parle de Desjardins au Québec, il se montre tres intéressé, et me demande mon e-mail et me donne l'adreese Internet de son groupe (Gainza), me demandant de lui faire parvenir l'adresse de Desjardins, et il me donne le bouton qui représente son groupe et qu'il portait a sa boutonniere. Mais il est déja temps d'aller prendre mon bus...Des saluts et une demande répétée de ne pas oublier de lui faire parvenir l'adresse Internet de Desjardins.

Tout compte fait, ce furent douze heures d'attente assez bien remplies et fort intéressantes, meme si le matin, tres décu, j'avais beaucoup de difficulté a m'imaginer attendre jusqu'a 20h00 dans ce coin perdu du monde !

dimanche, août 04, 2002

Tupiza, Bolivie

L'arrivée à Tupiza au coucher du soleil...un plus pour notre imaginaire !

Sur fond d'un ciel rosé et bleu tendre, se dessinent des ombres de toutes les formes qu'on veut bien y mettre. Ce sont les montagnes de la Cordillère des Chichas, montagnes ocres à strates de diverses teintes et sculptées selon le bon vouloir du vent et des eaux, je ne sais trop. Ce que je sais, par contre, c'est que j'y ai vu des cathédrales, des Parthénon, des colonnes d'édifices et beaucoup d'autres formes.

Et cette arrivée à Tupiza, à la fin du jour, m'a fait apprécier encore plus ce long trajet de neuf heures (45 minutes pour se sustenter dans le village d'Atacha !)sur une route non pavée et dans un bus brinqueballant, comme on dit dans les livres et rempli à ras-bord par touristes et boliviens, la plupart indigènes.

Ça a commencé par un trois heures de route dans l'Altiplano avec des variantes de paysages, allant de vastes plaines sèches et dorées, à d'autres plus blanchâtres et recouvertes de sel, à d'autres encore, plus proches du désert avec son sable qui ne se préoccupe guère de recouvrir la route elle-même, obligeant ainsi le chauffeur du bus à inventer son propre chemin ou à prendre celui inventé par son prédécesseur. Et comme horizon, des collines isolées ou en courtes chaînes.

Puis un rapprochement des montagnes, grises ou rouges, plusieurs avec cimes horizontales : on se serait cru parfois dans l'ouest américain. Pas étonnant qu'on ait tourné ici les aventures de Butch Cassidy et le Kid. Et les cinq dernières heures du trajet à traverser les chaînes de montagnes qui séparent Tupiza de l'Altiplano : montagnes sans arbres, mais avec végétation des régions désertiques, plantes basses de quelques pieds à peine et, surtout, un bonne vrariété de cactus grands et petits, isolés ou en grappes.

Et la dernière heure par la descente dans la vallée de la rivière Tupiza, asséchée à cette période-ci de l'année, vallée bien encadrée par les montagnes aux formes les plus diverses dont j'ai parlé au début. En somme, encore une fois, une de ces routes aux paysages originaux qu'il ne faut pas manquer.

Je ne comprends pas ceux qui préfèrent voyager de nuit, tournant ainsi le dos à ces fameux paysages qui s'offrent pourtant à nous pour notre plaisir. Un vrai sacrilège !

P.S. Pour ce trajet, réserver absolument un siège à droite près de la fenêtre : ombre assurée, et vues imprenables tout au long du voyage, autant sur les plaines que sur les canyons que sur les sculptures montagneuses.

samedi, août 03, 2002

Uyuni, Bolivie

L'Altiplano bolivien, là j'y suis vraiment...

À partir de Cochabamba qui est situé dans une vallée, ce qui rend son climat beaucoup plus tempéré, on grimpe dans les montagnes et on atteint de nouveau le "haut plateau" ou les "hautes plaines" de la Bolivie à plus de 3 700 mètres d'altitude. C'est dans ce vaste territoire plat que s'est niché Oruro, au pied d'une chaîne de collines. Et c'est aussi sur ce territoire que la voie ferrée menant à Uyuni, puis Villazon, ville frontière avec l'Argentine, a été érigée. Ce territoire a déjà été une vaste mer, dont le Salar de Uyuni (mer de sel asséchée) fait aussi partie.

Alors, durant le trajet de train on peut apercevoir d'un côté, une plaine très aride qui s'étend jusqu'à l'infini, et avec, de temps à autre, des villages minuscules perdus dans cette immensité et de l'autre, une chaîne de collines dont certaines aux cimes enneigées (il ne faut pas oublier que nous sommes à 3 700 mètres au-dessus du niveau de la mer + la hauteur des collines, donc les cimes sont à plus de 5 000 mètres). Alors, malgré un soleil qui réchauffe amplement durant le jour, le soir venu, la température tombe à près de 0 degré centigrade, et souvent, à moins de 0 degré centigrade. Et l'arrivée à Uyuni à 22h00 me l'a rappelé : j'ai donc ressorti mes laines pour la nuit.

Et ce matin, de nouveau, un soleil éblouissant sur cette jolie petite ville établie sur un territoire plat et où l'on rencontre presque autant de touristes que de boliviens pour la plupart indigènes. En effet c'est ici le point de départ de la visite du fameux Salar de Uyuni. Et il y a une multitude d'agences qui organisent des tours de 2 a 6 jours. J'en ai donc profité pour en faire le tour et comparer et le contenu et le coût...en fait, peu de différences. Il faudra donc regarder la fiche de l'agence.

Dans une ou deux semaines, après mon tour des villes de Tupiza, Villazon, Tarija, Potosi et Sucre, je prendrai le tour de trois jours avec transfert à San Pedro de Atacama au Chili, dans le désert du même nom. Depuis la tempête de neige d'il y a 3 semaines, les agences ont changé le trajet traditionnel parce que devenu trop dangereux. Mais on pourra voir tout de même une très bonne partie des sites qui ont fait la renommée de cette région unique au monde.

vendredi, août 02, 2002

Oruro, Bolivie

Sur Oruro et Cochabamba

Je vous avais parlé du groupe Los Kjarkas que je devais aller voir à Cochabamba. Mais j'avais sans doute mal transcrites les diverses coordonnées, car, a Cochabamba, personne n'avait entendu parler de ce spectacle. Grande déception ! Mais je me suis repris, hier soir, ici, a Oruro. L'université offrait, en effet, un spectacle de musique bolivienne dans le cadre de ses journées culturelles d'hiver. Deux groupes y étaient présentés : en premiere partie, un groupe de six femmes, Brisa, et en seconde partie, un groupe de huit hommes, Raymi, ce qui signifie en langage Quechua, "Fiesta". Et ce fut toute une fete : trois heures de musique vivante et entrainante. J'en suis sorti la tete pleine de musique et de rythmes, et le corps encore tout vibrant.

Oruro, c'est la seule ville importante de l'Altiplano bolivien du sud. Elle compte plus de 250 000 habitants et esr située a plus de 3700 metres d'altitude. Elle se démarque de Cochabamba, par sa situation géographique originale : d'un coté, la plaine a perte de vue, et de l'autre, une chaine de collines contenant le minerai qui a fait d'Oruruo, a une certaine époque, la ville miniere bolovienne la plus reconnue internationalement, avec Potosi, plus au sud. Il n'en reste aujourd'hui qu'un musée pour en rappeler la grandeur. Et face á l'église qui contient l'ancienne entrée de la mine, une place publique recoit, chaque année lors du carnaval, divers groupes boliviens de danses folkloriques avec costumes et masques originaux et colorés.

Ce qui frappe le plus, ici, c'est la présence tres marquée des jeunes : le midi, vers 12h00, et le soir, vers 15h30, apres la fin des classes, les rues du centre-ville sont envahies par des hordes de jeunes de tous les ages scolaires, chaque groupe scolaire se reconnaissant a son costume. Il n'y a surement pas, ici, de probleme de renouvellement de la population ! Et toute la soirée, ils déambulent principalement sur la rue Bolivar, une des principales rues de la ville qui rencontre a la fois le parc central, et, plus bas, le marché tout aussi vivant le soir que le jour.

A Cochabamba, c'était différent : c'était dans l'un des nombreux bars de la ville que les jeunes d'age du cegep se rencontraient pour boire un jus, manger un peu et jouer aux cartes, aux dames ou aux échecs tout en écoutant de la musique internationale. On se serait cru a l'Envol si ce n'avait été de la couleur plus foncée de leur peau.

Hier, a Oruro, des groupes de mineurs et leurs femmes ont marche dans la ville, en criant divers slogans politiques, pour manifester leur insatisfaction face au non versement de leurs rentes, puis, les femmes se sont assises par terre a differents carrefours de facon a bloquer le traffic. Ici, en Bolivie, la vie politique doit compter avec ces manifestations et marches, le plus souvent pacifiques. Les organisations de travailleurs semblent tres vivantes et dynamiques.

Un autre exemple : il y a trois jours, dans le parc central de Cochabamba, on avait erige des murs sur lesquels on avait placarde les premieres pages des journaux agrementes de caricatures et de commentaires politiques. C'était en rapport avec un projet de politique du gaz Bolivie-Chili-Pérou qui doit être entériné par le nouveau gouvernement qui entrait en fonction aujourd'hui. Alors les gens ont décidé de manifester leurs opinions pour faire pression. Et ça discutait fort dans le parc : une véritable agora à la grecque ancienne.

Et si l'on se fie à la vigueur de ces échanges, il risque d'y avoir de l'action dans les prochaines semaines.